A propos…

Stone balance, pierres en équilibres, fleurs de pierres.

Sans aucun bruit ni mouvement, silencieux, intouchable inarrêtable, le temps passe. L’immobilité de la pierre et la recherche de l’équilibre permettent de prendre conscience que tout est en mouvement, tout est impermanent, éphémère.

Depuis l’enfance, je creuse, je joue dehors avec la terre les pierres, la nature, j’observe, je contemple, que ce soit les insectes, les oiseaux, les arbres, la vie… Je ramasse, comme beaucoup d’ enfants, quelques pierres, par-ci par-là je ne sais pas pourquoi, mais certaines me sont plus familières que d’autres, pourquoi je n’en sait rien, mais c’est comme ça. Puis je les disposes, fait des tas, les mets en équilibre.

Jamais je ne me lasse d’être en lien direct avec la nature et ses secrets. Ces secrets, qui, si nous y prêtons un peu d’attention et avec du temps, ces secrets nous procures une énorme satisfaction d’être là, ici et maintenant au moment présent, pas besoin de plus. Observer la nature et contempler les nuages sont des passe-temps que beaucoup trop de monde a malheureusement oublié.

En 2014, je découvre finalement que cette occupation : mettre des pierres en équilibres, et bien cela porte un nom, mais bon, je suis occupé le temps passe, c’est la vie. Je continue à faire des équilibres de pierres (mais pas que) en dilletant comme disent souvent les profs, pendant les vacances où lors de pauses détentes.

2015, je passe un Master 2, ouf, je fais une pause, merci à ma famille et mes amis, ils ont tenu bon, j’ai bien cru que j’allais en perdre, lol. Jusqu’en 2016, une révélation, je découvre Michael Grab, PJ.85 alias Pontus Jonson, Peter Juhl et bien d’autres encore mais surtout leurs œuvres, je suis déstabilisé, je connaissais le Land Art, je suis fan de Andy Goldsworthy, (entre autres car le livre de Gilles A. Tiberghein : « Land Art » est un recueil que je consulte souvent.), oui et là, je commence à vraiment m’y intéresser. Qui sont tous ces gens ? Artistes ? Certainement.

En 2020, début d’année, je ne sais pas si je présentais quelque chose, mais je subis une grosse fatigue morale et psychologique. Une grosse crise intérieure, le Covid se déclare, je perds mon père. Une pause, non-volontaire de quelques mois me permet de me recentrer sur moi-même et mes aspirations dans la vie. Puis comme tout le monde le retour à l’essentiel s’impose pour nous tous depuis mars 2020 et cette crise du/de la Covid où une grosse partie de l’humanité a été immobilisée

Une envie partagée, de ne plus courir après des chimères, des leurres, se poser, observer, voir que tout est éphémère, que rien n’est permanent, stable acquis. Se calmer, tempérer, modérer, réfléchir et être soi. Plus rien d’autre n’a moins d’importance que le moment présent, l’instant de satisfaction où la patience paie et ce bonheur de lâcher prise pour une sorte de retour aux fondamentaux ou à la découverte pour enfin trouver l’équilibre…

Alors pourquoi ? L’objectif est clair, il est de se procurer de la satisfaction et une sorte de paix intérieure. De créer, de laisser son artiste intérieur prendre le pas sur la personne qu’il a renoncé d’être depuis longtemps. Redevenir enfant, à nouveau s’extasier de presque rien, de se surprendre à rêver, et sourire à nouveau. Car à chaque fois vous serez surpris de voir que votre sourire naturel est à nouveau présent et bien là, l’équilibre revient petit à petit.

Trouver le point d’équilibre avec les pierres nous ramènes à nos instincts à notre rapport avec la nature, à nos sens profonds, à nos sens primaires, à l’intuition et l’intime conviction que tout est possible.
L’équilibre est l’élément primordial, insaisissable mais palpable, on le sent, il vibre, il est partout et doit être préservé, en ce qui concerne les pierres on le trouve grâce à l’association de deux autres éléments : la friction et la gravité, l’ensemble de ces trois éléments feront apparaître la sculpture finale.
Ces trois éléments, équilibre friction et gravité forment une association, un ensemble qui permettent à eux trois la conception de l’œuvre.

Ensuite, il sera question du moment du lâcher prise au sens littéral du terme, cet instant à la fin, celui pour faire tenir cet équilibre. Et enfin, on atteint l’instant d’illumination où on lâche tout et que les trois éléments réunis permettent la stabilité et l’équilibre, puis le sourire instinctif.
C’est un moment instable, suspendu et addictif où les pierres sont en équilibre pour un temps, un instant, une heure parfois quelques secondes ou même quelques jours, dans tous les cas éphémère, impermanent et c’est justement ce que je souhaite.
Instant qui reste magique, si seulement les trois éléments sont en œuvre sans aucun autre composant ou une quelconque tricherie. C’est cet instant-là, enfin, la seule beauté de cet acte, l’impermanence, l’éphémère fixé par une photo, une image ou parfois seulement notre mémoire en partage avec la nature.

La concentration ainsi que la respiration jouent un grand rôle dans la dernière phase pour la finalité de l’œuvre enfin accompli, c’est ce moment qui est proche de la méditation. Car après tant de concentration de patience, d’effort, de maîtrise de soi, on arrive enfin à la finalité et comme tout artiste, on recule de quelques pas, on observe, on caresse et on touche du regard.

L’environnement compte beaucoup, le vent, la pluie, la chaleur, la faune, l’environnement, toute la nature. C’est pourquoi aussi, il est plus simple de le faire en intérieur dans un premier temps, comme souvent au Japon (Il existe même des bars à « fleurs de pierre. »).
En tout état de cause ça en vaut la peine.

Je ne suis ni sorcier ni magicien, j’écoute, j’observe, je sens, j’étudie, je m’entraîne, j’aime, j’éprouve de la gratitude et de l’enchantement en étant proche de la nature.
Les pierres me parlent, je ne prépare que très rarement (parfois en indoor) les associations de pierres, elles croisent mon regard et mes mains les saisisses pour un équilibre. C’est instinctif et non réfléchi, pas de règles, pas de dogme, laisser faire et mettre son cerveau en veille, laisser parler son instinct.

En complément, dans ce site je vous parlerais de plusieurs choses complémentaire, par exemple de la pratique du Suiseki qui est l’art de mettre en valeur la beauté des pierres. Je vous invite à chercher par vous-même tout l’historique à propos de cet art ancestral datant d’avant notre moyen âge occidental.
L’esprit, le kami aussi, cette pensée proche du Shintoïsme explique que les minéraux, mais aussi tout ce qui constitue la nature, tous ont une âme. La méditation, les jardins japonais, les pierres à images, les cairns, le land art, etc. J’espère pouvoir aborder tous ces thèmes.


Proche des cultures du totémisme, des animistes, et même du chamanisme. À regarder et lire aussi, pourquoi pas, la classification de Philippe Descola les quatre ontologies : animisme, totémisme, analogique, naturalisme. A découvrir car il parle de notre relation avec la nature et prône une « écologie des relations ».

Un autre exemple tout droit venu du continent asiatique la pratique du Shinrinyoku, littéralement le bain de forêt. Le livre, que j’adore, de Mari Fujimoto illustré par les magnifiques et minimalistes (au sens pureté) images de Michael Kenna.

Il y a tellement de choses qui nous entourent et qui sont inspirante si nous y prêtons une attention particulière.
Tous ces thèmes sont divers et ont une approche avec invariablement un seul point commun : notre relation avec la nature avec la planète terre et tout ce qui la constitue.

AriOkio.

« chaque œuvre pousse, subsiste, se dégrade, composantes intégrales d’un cycle que le photographe montre à leur point culminant, balisant le moment où l’œuvre est la plus vivante. Il y a une intensité dans une œuvre à son sommet qui j’espère s’exprime dans l’image. L’évolution et le délabrement sont implicites. » Andy Goldsworthy.

Et pour finir cette vidéo ultra inspirante que je ne me lasse passe de voir comme étant la vérité que j’attends en ce monde ubuesque, le discours de l’homme âgé à partir de la minutes 4:24 est totalement inspirant et pleine de tendresse au delà des préjugés à propos de la bienveillance et des univers du développement personnel et du new edge, il énumère une vérité que nous avons tous en commun : le rapport de l’humain avec la nature :

Source Ted.com here : https://www.ted.com/talks/louie_schwartzberg_nature_beauty_gratitude